184 Chapitre 16 : SAINTE CLAIRE D’ASSISE
11 AOUT
SAINTE CLAIRE, VIERGE, FONDATRICE DES PAUVRES DAMES OU CLARISSES, MORTE EN 1253 A ASSISE.
PATRONNE DES PAROISSES SAINTE CLAIRE A FRERES,1975; PETITE-PLACE-CAZEAU, 1985; MARCHAND DESSALINES, SAINTE SUZANNE.
Sainte Claire d’Assise : vie, œuvres, spiritualité, miracles.
L’amante passionnée
De noble rang, elle se fait mendiante et de riche parenté, radicalement pauvre sans même une paillasse où dormir. A 18 ans elle est l’amante passionnée du Crucifix, auquel elle s’identifie. Comme son modèle François. L’âme de Claire est contemplative, mais son cœur grand comme le monde. Première femme dans l’Église à rédiger une règle pour l’ordre qu’elle fonde, elle veut intercéder pour l’humanité entière ! Dépouillement complet, clôture, vie autour de l’Eucharistie sont les conditions nécessaires à cette amoureuse, pour vivre l’absolu de son Amour unique : le Christ.
Biographie de sainte Claire d’Assise
Claire Offreduccio est née à Assise en 1194, douze ans après saint François d’Assise. La mère de Claire, Ortolana, reçu cette révélation du Seigneur lorsqu’elle était enceinte: « Femme, ne crains rien : tu enfanteras sans danger une lumière dont le rayonnement fera resplendir davantage encore la clarté du jour elle-même », c’est ainsi que la petite reçu le prénom de Claire. La famille Offreduccio est aisée, le père de Claire est chevalier. Claire passe une enfance heureuse et pieuse, se préoccupant beaucoup des pauvres.
Arrivée à l’âge de se marier, Claire refuse tous les prétendants, désireuse de se garder pour le Seigneur. C’est alors qu’elle entend parler de François, déjà renommé à Assise, elle a un grand désir de le rencontrer. Ils se voient pour la première fois en 1211 et partagent immédiatement leur amour commun pour le Seigneur. De nombreux échanges vont s’ensuivre ou saint François enseigne la jeune Claire. Malgré l’opposition de ses parents, elle décide de se donner totalement à l’amour du Christ. En 1212, à dix-huit ans, elle quitte la maison paternelle, renonçant ainsi à son héritage pour vivre dans la pauvreté. Elle se rend à la chapelle Sainte-Marie de la Portioncule pour y être consacrée à Dieu. Ses cheveux sont coupés et elle reçoit l’habit gris de la pénitence. Après deux jours François établit Claire au couvent de Saint-Damien (San Damiano au sud d’Assise). Là, des jeunes femmes de toutes origines rejoignent Claire et sa sœur Agnès. L’ordre des Pauvres Dames, dit plus tard des Clarisses, est né. La vie des sœurs s’organise, le travail a une place importante car « l’oisiveté est ennemie de l’âme », les sœurs tissent du linge pour les églises. Ce premier travail annonce l’activité au service du culte et de la liturgie qui sera assuré par les Clarisses jusqu’à nos jours. En 1215, Claire devient Abbesse du couvent.
A partir de 1224 commence la longue maladie de Claire, pendant 20 ans elle restera plus ou moins alitée. Elle passe de longues heures en prière, chaque jour de midi à trois heures elle médite la passion de Jésus, elle a une très grande dévotion au Saint-Sacrement. En 1226, Claire apprend avec une très grande peine la mort de son saint père François. En 1228, le Pape concède à Claire et à ses sœurs le privilège de la pauvreté pour lequel elle a tant lutté. En septembre 1240, a lieu la célèbre invasion des Sarrasins qui seront miraculeusement arrêtés par la prière de Claire. En 1247, Claire commence la rédaction de sa propre règle, insistant tout spécialement sur la pauvreté. Après 1250 sa maladie s’aggrave et en 1253, Claire reçoit la visite tant espérée du pape Innocent IV qui approuve la règle. Peu de jours après, le 11 août 1253 Claire meurt.
Le 15 août 1255 Claire est canonisée par Alexandre IV à Anagni. Presque simultanément commencent les travaux de construction de la Basilique sainte-Claire à Assise. Sainte Claire est fêtée le 11 août, jour de son entrée au Ciel. Elle est la patronne de la télévision, des télécommunications, des brodeuses, des lavandières, des blanchisseurs et des repasseuses. Grâce à son nom, elle est aussi la patronne des aveugles.
Ecrits et œuvre et citations de sainte Claire d’Assise
Les écrits de sainte Claire
Sainte Claire est l’une des rares femmes du Moyen-Âge dont les écrits soient parvenus jusqu’à nous. Dans les années 1234, elle écrivit des lettres à la princesse Agnès de Prague lui témoignant son amour pour le Christ et l’encourageant à lui consacrer sa vie. Elle lui dit : « Attache-toi à sa très douce Mère qui enfanta un fils tel que les Cieux ne pouvaient le contenir et qu’elle-même, cependant, recueillit dans le petit enclos de son ventre sacré et porta en son sein de jeune fille ». Ces lettres révèlent les avancements spirituels de Claire. En plus de ces lettres, les écrits de sainte Claire se constituent de son testament, de ses bénédictions et de la règle de vie des clarisses, elle est la première femme à avoir rédigé une règle monastique qu’elle appelle « forme de vie de l’ordre des sœurs pauvres ». Elle définit ainsi l’orientation de la vie de ces sœurs contemplatives : « observer le saint évangile de notre Seigneur Jésus-Christ ».
L’œuvre de sainte Claire
La grande œuvrede sainte Claire d’Assise est la fondation del’ordre les Clarisses. A la suite de saint François, Claire a souhaité comme vertu principale pour ses sœurs et filles, la pauvreté. Elle n’eut de cesse d’insister sur cette qualité principale du Christ et de la Vierge Marie. Elle disait à ses filles : « Par amour de l’Enfant très saint et bien-aimé, enveloppé de pauvres petits langes, couchés dans une crèche, et de sa Très Sainte Mère, j’avertis, je supplie et j’exhorte mes Sœurs à toujours se vêtir de vêtements vils ». Les Clarisses sont la famille religieuse contemplative la plus nombreuse, elles ont traversé huit siècles d’existence, on compte aujourd’hui 18000 sœurs clarisses dans le monde.
Spiritualité de sainte Claire d’Assise
Les témoignages des sœurs qui partagèrent la vie de sainte Claire au couvent de Saint-Damien ont été rapportés lors du procès de canonisation. Les sœurs révèlent la spiritualité de leur mère et fondatrice sainte Claire. Elles s’accordent à dire que Claire a beaucoup communiqué, instruit, éduqué, formé et encouragé durant sa vie : « Lorsque la mère sainte Claire parlait, tout ce qu’elle disait servait à édifier et enseigner autrui ». Ce qui inspire la spiritualité de Claire, ce sont les béatitudes énoncées par Jésus dans l’Evangile. Il s’agit de les vivre radicalement, spécialement la première béatitude, la pauvreté, d’où découlent toutes les autres. Pour entrer dans ce bonheur, Claire donne son secret : « regarder Jésus, le contempler longuement, pauvre, crucifié avec le désir de se laisser configurer à lui ».
Les guérisons miraculeuses
Plusieurs témoignages relatent les guérisons qui ont eu lieu par la prière de sainte Claire. Par le signe de croix et sa foi solide, elle guérit plusieurs sœurs : sœur Bienvenue qui avait une grande plaie sous le bras, sœur Christiane qui était sourde, sœur aimée qui souffrait de plusieurs maux.
Les multiplications
Les témoignages racontent des faits extraordinaires qui se sont produits grâce à la foi de sainte Claire. Un jour où il ne restait plus qu’un petit bout de pain pour nourrir toutes les religieuses du couvent, sœur Claire commanda que l’on coupe ce dernier morceau en cinquante tranches et qu’on les distribue aux sœurs. Incrédule sœur Cécile s’en alla exécuter l’ordre et au fur et à mesure qu’elle coupait, le pain ne diminuait pas. Elle fit toutes les tranches nécessaires pour nourrir le couvent.
L’invasion des Sarrasins
En 1240 sur ordre de l’empereur germanique Frédérique, des hordes de soldats pillent, incendient, violent et tuent dans les villes restées fidèles au pape. Les assaillants sont déjà dans le cloitre saint-Damien lorsque Claire, alors à l’infirmerie prend le coffret contenant le Saint-Sacrement et dit « Seigneur garde toi-même tes servantes puisque j’en suis incapable ! ». Une douce voix d’enfant répond : « Moi je te garderais toujours » après quoi Claire ajoute : « Seigneur je t’en prie défends aussi cette cité », la même voix enfantine dit alors : « Elle aura beaucoup à souffrir mais elle sera protégée ». L’une des sœurs du couvent raconte le miracle qui s’ensuivit: « et les sarrasins de s’enfuir avec tant de hâte qu’ils ne commirent ni dommage ni dégât ».