240 Chapitre 12 : NOTRE-DAME DES DOULEURS

15 SEPTEMBRE

NOTRE-DAME DES DOULEURS

PATRON DES PAROISSES HAITIENNES SUIVANTES :

GRAND BOULAGE, 2003; FESSARD, 2008; POULLY; PILETTE; LOMBARD; K. GEORGES.

Fête de Notre Dame des douleurs : signification, célébration, dévotion, prières

Le 15 septembre, au lendemain de la fête de la Croix glorieuse de Jésus-Christ, l’Église célèbre la Vierge Marie sous l’appellation de “Notre Dame des douleurs” ou encore “Notre Dame des sept douleurs”. Quelle est l’origine et le sens de cette dévotion à Marie ? Quelles sont les sept douleurs de la Vierge ? Découvrez tout de la signification de cette fête mariale !

Marie, Notre Dame des douleurs est celle qui, par la communion aux souffrances de son fils, nous conduit vers Jésus : consacrez-vous dès à présent à Jésus par sa mère, la Vierge Marie grâce à ce parcours : 

 

Que signifie l’appellation “Notre Dame des douleurs” ?

L’Église catholique attribue de nombreux titres à la Vierge Marie : ils sont pour nous le moyen d’entrer plus profondément dans la compréhension du mystère qui l’entoure et de la vénérer de nombreuses manières.

Ainsi, le 15 septembre, nous la célébrons en tant que Notre Dame des douleurs, ou encore Notre Dame des sept douleurs. Ce titre évoque les douleurs endurées par la Vierge Marie tout au long de sa vie terrestre, et plus particulièrement au moment de la Passion de son fils, Jésus.

Les origines de la dévotion à Notre Dame des douleurs

Depuis très longtemps, les chrétiens font mémoire des douleurs de la Vierge Marie. La consécration de nombreux édifices religieux sous les appellations de Notre Dame des douleurs ou encore de Notre Dame de la compassion témoigne de cette réalité. Une chapelle datant du IIIe siècle a notamment été érigée sous le nom de Notre Dame de pitié à Clermont-Ferrand.

Cependant, cette dévotion populaire n’a été officialisée qu’au XIIIe siècle : une congrégation religieuse mariale, l’Ordre des Servîtes de Marie, institue la fête de Notre Dame des douleurs au 15 septembre.

Suite à cela, la dévotion aux douleurs de Marie s’étend petit à petit, notamment par le biais des Jésuites qui publient à partir du XVIIe siècle une série d’ouvrages consacrés aux douleurs de Marie. Parmi eux, on compte par exemple saint Ignace de Loyola, qui vouait un culte particulier à la Vierge des douleurs.

Les 7 douleurs de Marie

Les sept douleurs de la Vierge Marie sur lesquelles nous sommes invités à méditer correspondent à des événements relatés par les apôtres dans les évangiles :

  • La prophétie de Syméon sur l’Enfant-Jésus : “Syméon les bénit, puis il dit à Marie sa mère : « Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction et toi, ton âme sera traversée d’un glaive – : ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre.” (Luc 2, 34-35)
  • La fuite en Egypte de la Sainte-Famille : “Lorsqu’ils furent partis, voici, un ange du Seigneur apparut en songe à Joseph, et dit : Lève-toi, prends le petit enfant et sa mère, fuis en Égypte, et restes-y jusqu’à ce que je te parle ; car Hérode cherchera le petit enfant pour le faire périr.” (Matthieu 2, 13)
  • La disparition de Jésus pendant trois jours : “C’est au bout de trois jours qu’ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs de la Loi […] sa mère lui dit : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme ton père et moi, nous avons souffert en te cherchant !” (Luc 2, 41-51)
  • La rencontre de Jésus et Marie sur le chemin de croix : Le peuple, en grande foule, le suivait, ainsi que des femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur Jésus.”(Luc 23, 27)
  • Marie, contemplant Jésus, au pied de la croix : “Or, près de la croix de Jésus se tenait sa mère”. (Jean 19, 25)
  • Marie, accueillant le corps de Jésus lorsqu’on le descend de la croix : “Comme il se faisait tard, arriva un homme riche, originaire d’Arimathie, qui s’appelait Joseph, et qui était devenu, lui aussi, disciple de Jésus. Il alla trouver Pilate pour demander le corps de Jésus. Alors Pilate ordonna qu’on le lui remette.” (Matthieu 27, 57-58)
  • Marie, déposant le corps de son fils au tombeau : Or, il y avait un jardin dans le lieu où Jésus avait été crucifié, et dans le jardin un sépulcre neuf, où personne encore n’avait été mis. Ce fut là qu’ils déposèrent Jésus, à cause de la préparation des Juifs, parce que le sépulcre était proche.” (Jean 19, 40-42)

Les sept douleurs de la Vierge Marie ont été illustrées par de nombreux peintres : Marie est représentée avec son cœur transpercé de sept glaives, symbolisant chacune de ses afflictions et faisant d’elle la reine des martyrs, comme elle est citée dans les litanies.

La fête de Notre Dame des douleurs

Pourquoi célébrer les douleurs de Marie le 15 septembre ?

Le 15 septembre, l’Église catholique nous invite à célébrer Notre Dame des douleurs. Cette fête est inscrite dans le calendrier liturgique comme mémoire obligatoire des sept douleurs de la Vierge Marie. Alors que les chrétiens ont célébré la veille la fête de la Croix glorieuse de Jésus, la vénération des souffrances de Marie est l’occasion d’approfondir les mystères de la croix et de la rédemption, auxquels est intimement associée la Vierge Marie.

Cette fête est l’aboutissement d’un parcours de quarante jours ayant débuté par la fête de la Transfiguration de Jésus, et qui vise à nous faire entrer dans le mystère du salut.

Liturgie de la mémoire de Notre Dame des douleurs

La liturgie du 15 septembre nous amène à méditer sur un passage de l’évangile de saint Jean : “Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine. Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : “Femme, voici ton fils.” Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui.” (Jean 19, 25-27)

Ce passage met l’accent sur la maternité de Marie, comme mère des Hommes, mais aussi comme mère de l’Église, appelée à suivre le même chemin de passion et de résurrection. Nous le proclamons lors de la messe du jour : “Tu as voulu, Seigneur, que la Mère de ton Fils, debout près de la Croix, fût associée à ses Souffrances ; accorde à ton Église de s’unir, elle aussi, à la Passion du Christ, afin d’avoir part à sa Résurrection.”

La dévotion à Notre Dame de la compassion

Notre Dame des douleurs, modèle de compassion et d’espérance

La méditation des douleurs de Marie, mère souffrant silencieusement aux côtés de son fils, est un modèle de compassion pour nous, surtout lorsque nous sommes en proie nous aussi à la souffrance. En effet, contempler Marie, se tenant debout au pied de la croix de son fils, dans l’acceptation la plus totale, est pour nous une grande consolation face au mystère de la souffrance. 

Nous percevons aussi qu’en s’unissant aux souffrances de son fils, Marie a partagé la gloire de sa résurrection : “Bienheureuse Vierge Marie ! Près de la croix du Seigneur, sans connaître la mort elle a mérité la gloire du martyre.” (Antienne de l’acclamation de l’Évangile). Pour ces raisons, Marie est la source de notre espérance : au pied de la croix, elle est devenue notre mère à tous, mais également notre co-rédemptrice, c’est-à-dire qu’elle participe de manière unique à notre salut !

Saint Jean Paul II l’affirme quand il dit “Au pied de la Croix, les bras ouverts et le cœur transpercé, se tient notre Mère, la Vierge Marie Notre Dame des Douleurs et de l’Espérance, qui nous accueille en son sein maternel rempli de grâce et de compassion. Elle constitue un chemin sûr vers le Christ, notre paix, notre vie et notre résurrection.

 

 Prière à Notre Dame des douleurs« Ô Marie ! Ô Mère de douleur, qu’il dut être déchirant pour votre Cœur le spectacle de Jésus mourant pour des ingrats dans les plus cruels supplices ! Mais votre Amour pour nous, ô Marie, l’emporte encore sur l’excès de Votre douleur, et, debout au pied de la Croix, Vous consentiez au sanglant Sacrifice du Fils bien-aimé dont la mort devait nous réconcilier avec Dieu. Pourrais-je donc oublier jamais tout ce que votre Amour pour moi, qui ne suit qu’un enfant pécheur, Vous a coûté de souffrances, d’angoisses sur le Calvaire ! Car le sang précieux que Vous voyiez avec douleur couler sur la Croix, ce sont mes péchés qui l’ont répandu. Je reconnais donc mon ingratitude, ô Marie ! Mais je reconnais aussi tout ce que Vous êtes devenue pour moi dans ce jour. Pourriez-Vous jamais oublier le testament de Votre cher Fils ! Ses dernières paroles nous ont rendu Vos enfants adoptifs : souffrez donc que nous Vous appelions notre Mère. Oui, nous nous réfugions entre Vos bras maternels, ô Vierge sainte ! C’est par Vous que nous obtiendrons la grâce d’une conversion sincère, et sous ses auspices les grands mystères de la Passion et de la Mort de Notre Seigneur Jésus-Christ, dont vos Douleurs sont inséparables, seront pour nous la source d’un entier renouvellement dans la piété et la ferveur. Ainsi soit-il. »

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SAINTS PATRONS D'HAITI© par campionpierre. Tous droits réservés.

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