Isidore de Séville naît vers le milieu du VIème siècle. Issu d’une famille de chrétiens donnant naissance à plusieurs saints, il se distingue par une forte érudition, essentiellement acquise à la bibliothèque de l’évêché de son frère Léandre. Devenu évêque à la mort de ce dernier, il tient à éduquer ses clercs et leur signifier leurs obligations dans des manuels d’initiation liturgique, exégétique et théologique. Il en fait de même pour les laïcs. Surveillant étroitement son clergé, Isidore donne conseil à ses clercs pour diriger la vie religieuse des fidèles. Proche des moines, il établit aussi une règle pour ces derniers, s’inspirant notamment de la règle bénédictine. Peu à peu, il conseille les princes de son temps et réorganise l’Église d’Espagne. Il travaille également à l’organisation et l’explication de la culture antique, c’est-à-dire romaine et hellénistique. Son œuvre aura une grande répercussion dans les siècles suivants et sera la plus recopiée et lue au moyen-âge.

 

Listé parmi l’un des derniers pères de l’Église, il est rapidement vénéré comme un homme érudit formant un pont entre culture antique et médiévale. Son érudition et son travail ecclésiastique lui valent le titre de Docteur de l’Église.

 

Isidore est issu d’une famille chrétienne de Carthagène, en Espagne. Peu avant sa naissance, entre 560 et 570, la famille doit fuir Carthagène sous la pression des wisigoths ariens. Ils s’installent alors à Séville. Il est le dernier d’une fratrie de quatre : son frère Léandre devient évêque, sa sœur sainte Florentine et son frère saint Fulgence, également évêque en Espagne. À la mort de son père, il est confié à son frère Léandre, alors abbé du monastère de Séville. Peu assidu dans l’apprentissage, il devient soudain étudiant acharné et épluche tous les livres du monastère. Léandre devient archevêque de Séville en 576, et ainsi chef de l’église d’Espagne. Sous son influence, le roiwisigoth Récarède 1er se convertit au catholicisme et officialise sa conversion lors du IIIème concile de Tolède en 589. Séville devient alors un centre culturel éminent dont la bibliothèque épiscopale s’enrichit de manuscrits venus de Rome, de Constantinople et même d’Afrique où viennent se réfugier des chrétiens. Isidore dévore tous ces ouvrages.

Léandre avait désigné son frère comme son successeur peu avant sa mort. Il devient donc archevêque en 601, et se trouve ainsi proche des souverains de son temps. L’Espagne devient alors un des rares espaces de paix dans cette Europe du début du VIIème siècle, et Séville son plus grand centre culturel. Savant et instruit de toute la culture antique et des auteurs chrétiens tels Saint Augustin, Saint Grégoire, qui était l’ami personnel de son frère, il désire ardemment former ses clercs et établit alors des écoles épiscopales. Il s’agit de ce que l’on pourrait appeler les premiers séminaires. Tirant son savoir de la bibliothèque de Séville, il compile une somme immense de connaissances qui visent à doter l’Église de solides fondements intellectuels.

Lors du IVè concile de Tolède, en 633, il tient à rassembler le pouvoir souverain et le peuple dans une même nation. Artisan du rapprochement entre les hispanos-romains et les wisigoths, il demande aux rois de gouverner le peuple avec droiture, et les définit comme gardiens de “l’Église que le Christ à remis à leur défense”. Ils doivent ainsi rendre des comptes aux évêques qui sont soumis à leur autorité, mais le roi est à la disposition des évêques.

Il décède en avril 636 dans sa cathédrale, en prêchant. Ses reliques sont transférées à Leon au XIè siècle. Il est canonisé en 1598 et nommé Docteur de l’Eglise en 1722.

Benoît XVI, dans une audience du 18 juin 2008, évoque “L’enseignement de Saint Isidore de Séville sur les relations entre vie active et vie contemplative”.

En 2002, à cause de son œuvre majeure, les Étymologies, structurée comme une base de données et dont la complétude figure le potentiel d’Internet, Isidore de Séville est proclamé saint patron des informaticiens, des utilisateurs de l’informatique, de l’Internet et des internautes.

Œuvres d’Isidore de Séville

Son œuvre la plus célèbre est présentée parfois comme la première encyclopédie de l’histoire, tant le savoir et les connaissances qu’elle présente sont vastes et éclectiques. Il s’agit des Étymologies. Divisée en 20 livres classés par thèmes, et selon la matière, on y parle de grammaire, de rhétorique, de dialectique, de mathématique, de musique, d’agriculture, d’astronomie, des langues ou de théologie.

• Opera Omnia
• Synonyma, sive De lamentatione animae peccatricis libri (Les synonymes ou Lamentation de l’âme pécheresse)
• Histoire de l’Espagne wisigothique
• De ortu et obitu patrum, 
• De Differentiis
• De natura rerum (Traité sur la nature des choses),
• Allegoriae quaedam Sacrae Scripturae 
• De institutione virginum 

Citations de Isidore de Séville

• « Les lettres sont les indices des choses, les signes des mots, et d’une force telle qu’elles nous rapportent, sans le secours de la voix, la parole des absents”.  
• “Trois fées façonnent le Destin sur leur quenouille et leur fuseau, de leurs doigts qui tordent les fils de la laine : c’est qu’il y a trois périodes dans le Temps, le passé qui est déjà filé et dévidé dans le fuseau, le présent qui passe dans les doigts de la fileuse ; le futur, c’est la laine enroulée sur la quenouille qui doit passer par les doigts de la fileuse sur le fuseau comme le présent doit devenir le passé […] On a voulu qu’elles fussent trois : l’une pour ourdir la vie de l’homme, la deuxième pour la tisser, la troisième pour la rompre.”

Prières de et à Saint Isidore de Séville

Prière au Saint Esprit

« Nous sommes devant toi, Saint-Esprit, Notre Seigneur. Nous voici, conscients de nos fautes innombrables, mais particulièrement unis en ton Saint Nom. Viens à nous et reste avec nous : daigne entrer dans nos cœurs. Sois le guide de nos actions, indique nous où nous devons aller, fais nous voir ce que nous devons faire, pour que, avec ton aide, notre travail puisse t’être agréable. Toi seul, sois notre inspirateur et dirige nos intentions : car toi seul possèdes un nom glorieux avec le Père et le Fils. Ne permets jamais que nous fassions obstacle à la justice, Toi qui es l’infinie équité. Ne permets pas que notre ignorance nous amène à mal faire, que les flatteries nous fassent fléchir, que les intérêts, moraux ou matériels, nous corrompent. Attache nos cœurs à toi seul, vigoureusement, par le don de ta grâce. Ainsi nous serons en toi un seul être et jamais nous ne nous éloignerons de la vérité. Ainsi, puisque nous sommes unis en ton Nom, nous pourrons, en chacun de nos actes, suivre les conseils de ta pitié et de ta justice. Alors, aujourd’hui et toujours, notre jugement ne s’éloignera pas du tien, et, dans le siècle futur, nous pourrons recevoir la récompense éternelle de notre travail. Amen » 

Prière de regret de nos péchés

« Ô Dieu, qui connaissez le cœur des hommes, qui avez pardonné au publicain ses péchés, lorsqu’il se frappait humblement la poitrine, éloigné par respect de vos Autels ; et qui avez rendu la vie à Lazare mort depuis quatre jours, recevez maintenant ma confession, et détournez Vos yeux des péchés sans nombre que j’ai commis contre votre Majesté. C’est pour moi et non pas pour les justes que Vous avez mis dans l’Église le bain salutaire de la pénitence. Amen. » 

Prière à Saint Isidore de Séville sur l’utilisation d’Internet

Dieu Éternel et Tout-puissant,

qui nous a créés à Ton image

et nous a demandé de rechercher tout ce qui bon, vrai et beau,

particulièrement dans la divine personne de Ton Fils unique,

notre Seigneur Jésus Christ,

accorde nous te supplions

que par l’intercession de Saint Isidore, évêque et docteur,

au cours de nos visites sur internet

nous dirigions nos mains et nos yeux

seulement vers ce qui te plait

et de traiter avec patience et charité

toutes les âmes que nous rencontrons.

Par le Christ notre Seigneur.

Amen