214 Chapitre 47 : Neuvaine à sainte Rose de Lima
Neuvaine à sainte Rose de Lima
Neuvaine à sainte Rose de Lima. A faire du 15 au 23 août, fête de sainte Rose
Isabel Flores de Oliva de Lima (1586-1617), est la première sainte du Nouveau Monde. Elle est fêtée le 23 août.
Isabelle naquit à Lima, au Pérou, le 20 avril 1586. Sa famille était pauvre, d’origine espagnole. Elle était la dixième enfant.
Isabelle reçut très tôt le surnom de Rose. Sa mère, penchée sur son berceau, ayant cru apercevoir une rose épanouie sur son visage, s’écria : « Désormais, tu seras ma « Rose ».Cechangement de nom sera confirmé par la Sainte Vierge dans une vision qu’eut plus tard la jeune fille.
Isabelle-Rose est charmante, candide et très pieuse. Mais la petite Rose est de santé fragile, souvent malade. Très vite cependant, pour l’amour de son Dieu, elle ajoute à ses épreuves physiques et morales déjà si nombreuses, des pratiques héroïques d’humilité, de pauvreté et de mortification. Dès son jeune âge, Rose comprit que la vraie sainteté consiste avant tout à accomplir ses devoirs d’état. Une source de difficultés lui vint de concilier l’obéissance à ses parents, avec la fidélité aux appels intérieurs dont le Ciel la favorisait. Elle s’ingénia à trouver le moyen d’obéir à la fois à Dieu et à sa mère. Décidée à ne chercher à plaire à personne qu’à Dieu, elle portait néanmoins une couronne de fleurs imposée par sa mère ; mais elle sut y cacher à l’intérieur une aiguille qui faisait de cet ornement un instrument de supplice. Très vite, elle manifeste pour le Christ un amour si violent qu’elle multiplie les austérités.
A 4 ans et demi, elle reçoit la grâce de savoir lire sans avoir appris, l’ayant simplement demandé dans la prière. Elle en profitera pour se nourrir de la vie de sainte Catherine de Sienne qui deviendra son modèle, son amie, dans la communion des saints. C’est à son exemple qu’elle mènera une vie de pénitence.
Enfant docile, elle apprend à prier par les frères Dominicains situés non loin de sa maison. Rose développe une intense dévotion envers l’Enfant-Jésus et Marie, et découvre l’Eucharistie au contact des Frères.
Vers l’âge de cinq ans, elle se consacre elle-même à Dieu et luttera pendant de nombreuses années contre son entourage afin de conserver cette consécration.
Ce ne sont pas les souffrances que nous devons retenir de Rose, mais son amour passionné pour le Christ. Cet amour la fera traverser de nombreuses épreuves. Elle mena une vie très austère, multipliant les mortifications, en plus de travailler durement pour subvenir aux besoins de ses parents.
À l’âge de vingt ans, en 1606, elle prend l’habit des tertiaires dominicaines. Mais, comme il n’y avait pas de couvent dans la ville où elle habitait, elle se réfugie dans un minuscule ermitage, tout au fond du jardin de ses parents, où elle passera le restant de ses jours dans la prière et les mortifications.
Elle bénéficia de grâces mystiques telles, que la méfiance de l’Inquisition lui valut plusieurs examens de la part des autorités religieuses. Ses profondes réponses étonnèrent alors ses détracteurs. Dans le même temps, elle se dévoue au service des indiens, des enfants abandonnés, des vieillards, des infirmes, et des malades.
A sa mort en 1617 à l’âge de 31 ans, le peuple de Lima se précipita sur sa tombe pour y recueillir un peu de la terre qui la recouvrait.
Elle fut canonisée par le Pape Clément X le 12 avril 1671.
Cette neuvaine va nous faire découvrir la première sainte du Nouveau Monde, mystique extraordinaire qui eut une vie hors du commun, centrée sur Jésus.
Prières quotidiennes
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen.
Je crois en Dieu, Gloire au Père.
Prière à l’Esprit-Saint
Esprit Saint, apprends-nous à voir les signes que Tu nous adresses.
Esprit-Saint, Tu es le Feu, Tu es l’Amour, Tu es la Joie,Tu habites en moi.
J’éprouve parfois Ta présencedans cette allégresse qui irradie mon cœur.
Mais, trop souvent, je laisse retomber,comme un lourd couvercle,
la grisaille du quotidien, la fatigue, la lassitude,l’angoisse même quelquefois.
Apprends-moi à reconnaîtretous les signes de joie que tu m’adresses
par la beauté des plus humbles choses :cette rose ouverte sur mon chemin ;
ces tas de légumes qui flamboientsur les étals du marché ;
ce nuage ourlé de lumière qui fait croire au soleil.
Apprends-moi à lire Ton refletdans les yeux de mes frères :
ce regard échangé en passant ;cet instant de dialogue, sur le trottoir
qui illumine un matin maussade ; le sourire de cet enfant dans le métro ;
qui répond au mien et qui me planteun gros baiser sur la joue ;
cette amie accablée de tendresse qui m’a ouvert son cœur
et en a paru soulagée.
Tu es là, bien sûr, dans la tendresse de tous les miens,
mais aussi dans leur absencequand Tu me les rends présents.
Tu es là dans ce travail sur lequel je peine.
Et je sais bien que c’est Toiqui me donnes la force d’aller jusqu’au bout.
Apprends-moi à Te remercier avec joiede la tâche accomplie dans l’amour.
Tu es là lorsque je m’efforce de prier
et que mon esprit vagabonde sur tant de distractions ;
Tu m’appelles inlassablement.
De ma sécheresse et de ma pauvreté,fais monter une louange vers le Père.
Tu seras là quand le Christ me prendra par la main
pour m’entraîner dans la Joie Trinitaire.
Aide-moi alors, à ouvrir tout grand mon cœurpour chanter avec Toi. Alléluia !
Prière à Sainte Rose de Lima, en l’église de Ballan-Miré (Près de Tours)
Sainte Rose, nous venons te prier.
D’abord, nous te félicitons d’avoir tant aimé Dieuquand tu étais sur la terre.
Tu as enduré de grandes souffrances ; et tu disais que
le souvenir des douleurs de Jésus te rendait les tiennessupportables.
Tu as aimé beaucoup les autres, surtout les malades,
ettu les visitais souvent, par charité.
Maintenant que tu vis dans la paix avec Dieu et tousses amis déjà parvenus dans la vie éternelle, nous teprésentons nos prières, surtout pour ceux qui souffrentet pour les pécheurs.
Jadis, les sœurs de Lazare avaient envoyé desmessagers dire à Jésus « Celui que Tu aimes estmalade ».
Aujourd’hui, redis à Dieu les mêmes parolespour nous, et obtiens-nous ce que nous te demandonsavec confiance.
Que nous sachions aussi, comme toi, offrir à Dieunos soucis et nos peines, en pensant à Jésus qui disaitdans Son Agonie : « Père, éloigne de moi ce calice de
souffrances, mais que Ta volonté soit faite, et non lamienne ».
Enfin, apprends-nous à aimer les autres à cause deJésus Christ.
Sainte Rose, protège-nous. Amen.
Premier jour de la neuvaine : Rose obéissante et humble
Prières quotidiennes
La vraie sainteté ne réside pas dans la pénitence du corps, mais dans celle du cœur, qui est impossible sans l’humilité et l’obéissance. Toutes les austérités de Rose étaient soumises à l’obéissance, approuvées par ses directeurs, sinon elle aurait abandonné cette voie des mortifications extrêmes. Elle était d’ailleurs toujours prête à tout abandonner.
L’obéissance fut la loi de la vie entière de notre angélique Sainte : à aucun prix elle ne se serait permis de transgresser un ordre, d’enfreindre une défense.
Rose s’était fait une loi de ne jamais boire sans permission, et, dans son amour de la pénitence, elle demandait cette permission tout au plus une fois en trois jours.
Elle était l’ange du foyer. La maladie visitait-elle l’humble logis, Rose passait les jours et les nuits au chevet des infirmes. Elle faisait les lits, préparait les remèdes, et se prêtait aux choses mêmes les plus répugnantes.
Sainte Rose de Lima, obtenez-nous de Jésus, la grâce d’être humble et soumis comme tu le fus.
Notre Père, 10 je vous salue Marie, Gloire au Père.
Ses parents lui permirent de se construire au fond de leur jardin un ermitage rustique, mesurant cinq pieds de long sur quatre de large : une simple ouverture servait de fenêtre ; un siège, une table et une grande croix formaient tout le mobilier. « C’est trop étroit, lui dit son confesseur, vous ne saunez rester dans un pareil réduit. – Oh ! Répondit Rose, c’est bien assez grand pour Jésus et pour moi ; tous les deux, nous y serons à l’aise. »Cette humble cabane fut pendant plusieurs années le lieu de retraite où elle venait s’entretenir avec son Bien-Aimé : chaque matin, dès l’aube, elle s’enfuyait dans sa chère cellule, et là, seule avec son Dieu, priait, travaillait, souffrait.
Deuxième jour de la neuvaine : Rose, amie de sainte Catherine
Prières quotidiennes
Depuis longtemps déjà, Rose s’était éprise d’amour pour sainte Catherine de Sienne : le récit de sa vie avait ému profondément son âme. Elle brûlait de suivre de plus près l’héroïque vierge ; aussi son rêve le plus cher était-il d’être admise parmi les Sœurs du Tiers-Ordre de la Pénitence, l’Ordre de sa protectrice, sainte Catherine de Sienne.
Elle demanda le consentement de sa famille, qui ne le refusa pas, et, à vingt ans, le jour de Saint-Laurent, le 10 août 1606, elle reçut des mains de son confesseur, le Père Alphonse Vélasquez, l’habit tant désiré des tertiaires dominicaines. Elle ajoute à Rose le nom « de sainte Marie ». Elle prononce le vœu de virginité.
Sainte Rose de Lima, nous te confions tous ceux qui sont appelés à la vie religieuse ou sacerdotale . Que le Seigneur les affermisse dans leur réponse à son appel.
Notre Père, 10 je vous salue Marie, Gloire au Père.
Quand la jeune fille, vêtue des livrées dominicaines, et marchant avec une modestie ravissante, passait dans les rues, on se la montrait du doigt et plus d’un la comparait tout haut à la vierge de Sienne. Rose toute joyeuse dit un jour à ses sœurs, après avoir prié : « Courage, mes Sœurs, louons Dieu dont la bonté nous tient unies ensemble par un lien d’indestructible charité. »C’est à partir de ce moment que le confesseur de Rose la vit plusieurs fois prendre et garder pendant quelques instants les traits de sainte Catherine.
Troisième jour de la neuvaine : Rose, fille de saint Dominique, image de Jésus
Prières quotidiennes
Fille de saint Dominique, Rose de Sainte-Marie entendait justifier ce beau titre pour réaliser, dans la mesure du possible, le type achevé que Dieu lui-même lui mettait sous les yeux. C’est de ce côté qu’elle va diriger ses efforts, en posant une base solide, par l’humilité et la pénitence, à la vie de sublime contemplation où elle fut élevée.
Outre les confessions sacramentelles, qu’elle renouvelait plusieurs fois la semaine, elle en faisait une spirituelle chaque jour, aux pieds de son Père saint Dominique : elle lui accusait en détail tout ce qui pouvait être l’ombre d’une négligence ; puis elle demandait humblement au Seigneur, par les mérites du saint Patriarche, le pardon et le remède.
Elle cachait avec soin ses maladies, pour augmenter ses souffrances et aussi pour éviter d’attirer l’attention. Mais, ce qu’elle cherchait à dérober avec plus de soin encore, c’étaient ses progrès dans la vertu et les faveurs extraordinaires qu’elle recevait de Dieu.
Sainte Rose de Lima, sainte religieuse, prenez encore en pitié les pécheurs que nous sommes et priez pour nous.
Notre Père, 10 je vous salue Marie, Gloire au Père.
Rien de ce qui pouvait la faire ressembler à Jésus souffrant ne lui paraissait au-dessus de ses forces. Dès sa quatorzième année, elle sortait, la nuit, dans le jardin, et, chargeant ses épaules meurtries par les disciplines d’une grande et lourde croix, elle marchait à pas lents dans les allées, méditant sur le trajet douloureux du Calvaire et se laissant parfois tomber à terre pour mieux imiter le Sauveur.
Quoique son corps fût fort affaibli par les jeûnes, Rose ne laissait pas de pratiquer d’autres austérités presque incroyables. Elle se fit un cilice de crins, hérissé de pointes d’aiguilles et descendant jusqu’au-dessous des genoux. Elle le porta longtemps et ne le quitta que par obéissance.
Quatrième jour de la neuvaine : Vie de mortifications et d’expiation pour les âmes du purgatoire et les pécheurs
Prières quotidiennes
Rose s’exerça au jeûne dès l’âge de six ans. Elle put le pratiquer à un degré héroïque. Elle ne mangeait jamais de fruits. Elle commença à jeûner au pain et à l’eau trois fois la semaine.
On la vit, pendant des Carêmes entiers, se sustenter seulement avec cinq pépins d’orange ou de citron chaque jour ; on la vit rester sept semaines sans boire, malgré les chaleurs insupportables du pays.
A quinze ans, elle fit vœu de ne jamais manger de viande. Elle s’offre en victime pour les âmes du purgatoire et les pécheurs. Plus tard, elle ne mangea qu’une soupe faite de pain et d’eau, sans sel ni autre assaisonnement.
Outre les pécheurs et âmes des défunts, elle portait l’angoisse du salut des Indiens pour lesquels elle eut aimé donner sa vie.
La charité de Rose pour le salut des âmes était en proportion de son amour pour Jésus-Christ. Elle ressentait une poignante douleur en pensant aux âmes qui se perdent après avoir été si chèrement achetées. Elle pleurait sur le sort des Chinois, des Turcs, et des nombreuses sectes hérétiques qui désolaient l’Europe.
Toutes les nuits, elle se frappait cruellement avec des chaînettes de fer, s’offrant à Dieu comme une victime sanglante pour l’Eglise, l’Etat, pour le rachat des âmes du purgatoire et la conversion de tous les pécheurs.
Sainte Rose de Lima, obtiens-nous la grâce de savoir offrir quelques souffrances pour les âmes du purgatoire et les pécheurs.
Notre Père, 10 je vous salue Marie, Gloire au Père.
L’oraison du début de sa messe met en évidence le grand amour qu’elle a pour le Christ, exprimé dans une austère pénitence : « Dieu, tu as inspiré à sainte Rose de Lima un si grand amour qu’elle a tout quitté pour s’attacher à toi seul dans une austère pénitence, accorde-nous, par son intercession, de suivre ici-bas les chemins de la vraie vie, pour goûter dans le ciel des joies inépuisables. »
Dans cette existence, semée de merveilles sans nombre, il est un fait peut-être plus admirable, c’est de voir la frêle adolescente, malgré ses maladies et ses pénitences, toujours la première au travail, toujours douce et affable, montrant une gaieté qui faisait le charme de ses parents et de ses amis.
Cinquième jour de la neuvaine : Rose ne vécut que pour Dieu
Prières quotidiennes
Comme pour beaucoup de saintes de son époque, son amour de la souffrance nous déconcerte, mais il faut en retenir la source : son amour passionné pour Jésus Christ.
» Rose de Sainte Marie « ,vit son union au Christ dans la prière incessante et joyeuse. Active auprès des déshérités qu’elle soigne, qu’elle visite, qu’elle accueille avec tout son amour et sa patience ; elle est toujours disponible à tous. Ses grandes privations de nourriture et de sommeil sont offertes pour les indiens de son pays, les enfants abandonnés, les vieillards infirmes et les malades.
Elle reçoit des grâces mystiques étonnantes, dont des apparitions de Jésus, de Marie et des saints.
Un jour que Rose se sentait près de mourir, Jésus apparut et lui dit : « Applique tes lèvres à la plaie de mon côté ; il a été ouvert pour le salut du genre humain ; mes fidèles y trouveront toujours le réconfort dont ils ont besoin. » Et le Seigneur la fit boire à l’ouverture qui donne entrée à son adorable Cœur. Une force nouvelle se répandit immédiatement dans les membres de Rose, en même temps qu’une joie surnaturelle inondait son âme.
Sainte Rose de Lima, amoureuse de Jésus, faites-nous goûter un peu de ce grand amour que vous aviez pour Jésus.
Notre Père, 10 je vous salue Marie, Gloire au Père.
Un dimanche des Rameaux, après la bénédiction des palmes, Rose vit soudain la Reine du ciel abaissant un regard joyeux sur l’Enfant Jésus qu’elle tenait dans ses bras et le reportant ensuite sur Rose avec une ineffable tendresse. Le divin Enfant la regarde à son tour et prononce distinctement ces mots : « Rose de mon cœur, sois mon épouse. »Rose s’écrie : « Je suis votre servante, Seigneur. Oui, si vous voulez, je serai à vous et vous demeurerai éternellement fidèle ! – Tu vois, ma fille, ajouta Marie, le rare honneur que Jésus a daigné te faire en te prenant pour épouse : pouvait-il mieux te prouver la grandeur de son amour ? »
Dès lors, son amour ne fit plus que s’élever ; les élans de son âme, qu’elle ne pouvait plus comprimer, se traduisaient par des paroles de feu ou par des invitations aux êtres de la création à aimer leur auteur. « Eléments, disait-elle, eaux et terres, anges et hommes, insectes et oiseaux, plantes fleuries, grands arbres, venez à mon aide : aimons Dieu, aimons Dieu ! »
Sixième jour de la neuvaine : Rose associée au mystère de la Croix
Prières quotidiennes
Elle dira : « A part la Croix, il n’y a pas d’autre échelle pour atteindre le Paradis. »
C’est l’intimité avec le Christ qui donnait à Rose la force de supporter la souffrance. Son désir du salut des âmes était proportionnel à son amour pour Jésus Christ.
Elle pleurait sur le sort de ceux et celles qui ne connaissaient pas le Christ.
Jésus lui montra l’importance de la Croix, prélude de la Résurrection :« Tous doivent savoir qu’après l’épreuve vient la grâce ; tous doivent connaître que, sans le poids des afflictions, on ne peut parvenir au sommet de la grâce ; tous doivent comprendre que la mesure des charismes augmente avec l’accroissement des peines. Les hommes doivent se garder d’errer ou de se tromper. C’est la seule véritable échelle du paradis, et hors de la croix on ne trouve pas de chemin pour monter au ciel. »
Sainte Rose de Lima, donnez-nous l’amour de l’Eucharistie, l’amour de la Croix.
Notre Père, 10 je vous salue Marie, Gloire au Père.
Rose confia à l’un de ses confesseurs :« Quand je communie, il me semble qu’un soleil descend dans ma poitrine. Voyez ici-bas : le soleil ranime tout par sa chaleur et sa lumière ; il colore les fleurs et fait mûrir les fruits ; ses rayons pénètrent dans les eaux de la mer, ils font miroiter les pierres précieuses sur les montagnes, il réjouit les petits oiseaux, éclaire et vivifie l’univers. Eh bien ! Voilà ce que fait dans mon âme la chair de Jésus-Christ. Elle relève tout ce qui était languissant ; sa présence réchauffe, éclaire, illumine. »
Septième jour de la neuvaine : Rose, inventive pour Jésus
Prières quotidiennes
Rose, répondait par de saintes folies et des prodiges d’amour aux faveurs qu’elle recevait d’en haut. Son esprit cherchait sans cesse quelque nouveau moyen de témoigner son affection à son Bien-Aimé. Voici une note que l’on trouva parmi ses papiers, écrite en 1616 : « Jésus ! Avec le secours de mon Sauveur et de sa sainte Mère, je prépare un trousseau à mon très doux Jésus, qui doit bientôt naître pauvre, nu et tremblant dans l’étable de Bethléem. J’emploierai à tisser sa petite chemise cinquante litanies, neuf Rosaires et cinq jours de jeûne en mémoire de son Incarnation. Je composerai ses langes de neuf stations au pied du Saint-Sacrement, de neuf jours de jeûne pour honorer les neuf mois qu’il passa dans le sein de sa mère. Je formerai les bandelettes qui doivent l’entourer de cinq jours d’abstinence, cinq Rosaires et cinq stations en l’honneur de sa Nativité. Je lui ferai une couverture de cinq jeûnes absolus et autant de stations en mémoire de sa circoncision. Quant aux franges destinées à broder son vêtement et au toit qui protégera sa crèche, je les composerai de trente-trois communions, trente-trois heures d’oraison mentale, trente-trois Pater, Ave, Credo avec autant de Gloria et de Salve Regina, de trente-trois jours de jeûne et trois mille coups de discipline, par vénération pour les trente-trois années qu’il passa sur la terre. Enfin je déposerai pour aliments dans son berceau mes larmes, mes soupirs, mes affections et surtout mon cœur et mon âme, afin de ne plus rien posséder qui ne soit tout à lui. »L’Enfant Jésus montra dans la suite comment il agréait de telles inventions de l’amour.
Sainte Rose de Lima, apprenez-nous l’amour inventif dont vous avez fait preuve envers Jésus.
Notre Père, 10 je vous salue Marie, Gloire au Père.
A sa piété si vive envers Jésus, correspondait une tendre et filiale dévotion pour Marie, dévotion qui valut à Rose des faveurs signalées de la Reine des cieux. A onze ans, la pieuse enfant avait obtenu d’être chargée d’entretenir la chapelle du Rosaire. Elle venait si souvent prier dans cette chapelle, elle mettait tant de soin à l’orner, qu’on l’accusait d’y avoir élu domicile.
Huitième jour de la neuvaine : Rose et son ange gardien
Prières quotidiennes
Rose vivait aussi dans une douce familiarité avec son Ange gardien. Tantôt il se montrait sous des traits aimables, pour prier ou converser avec elle, tantôt il se chargeait de ses messages et lui rendait d’utiles services.
Il arriva une fois que Rose était renfermée dans son ermitage ; sa mère, qui en avait la clef, suivant la convention faite entre elles deux, oubliait d’aller chercher sa fille, et il était minuit passé. Tout à coup Rose aperçoit par sa petite lucarne, une forme légère venir de son côté. Elle comprit que c’était son bon Ange. La porte s’ouvrit, il fit signe à Rose de le suivre. L’un et l’autre traversèrent le jardin, arrivèrent à la maison, dont la porte s’ouvrit également, et l’aimable gardien de Rose ne la quitta que lorsqu’elle eut gagné sa chambre.
Sainte Rose de Lima, donnez-nous la joie de savoir converser avec notre ange gardien, ce doux ami que le Seigneur nous a donné.
Notre Père, 10 je vous salue Marie, Gloire au Père.
Hélas ! S’il y a de bons esprits, il s’en trouve aussi de mauvais, et notre vierge se vit plusieurs fois aux prises avec ces derniers. Une nuit que retirée dans sa cellule elle se livrait à la contemplation, un de ces monstres infernaux entreprit de lui faire quitter son pieux exercice. Il prit la forme d’un énorme chien noir, jetant des flammes par les yeux, et ouvrant une gueule garnie de formidables dents. Le hideux animal hurlait, dressait une queue aux poils hérissés, et rôdait autour de Rose, en répandant une odeur de soufre insupportable. Voyant Rose impassible, il se jeta sur elle, la roula par terre en la meurtrissant. Rose s’écria alors : « Seigneur, ne livrez pas aux bêtes les âmes qui se confient en vous. »(Ps. 73)A ces mots, le monstre disparut et Rose, tout étonnée de se voir saine et sauve, reprit en paix son oraison.
Neuvième jour de la neuvaine : La mort de Rose
Prières quotidiennes
Le Seigneur avait révélé à Rose, dès son enfance, qu’elle mourrait le jour de la fête de saint Barthélémy, et plus tard il lui fit comprendre d’une manière très précise que ce serait l’an 1617, un peu après minuit.
Vers la fin d’avril de cette année-là, Rose en avertit sa mère : « Sachez, ma mère, que dans quatre mois, je partagerai le sort réservé à toute chair, et mon âme délivrée de ses liens s’envolera vers son Bien-Aimé. Les douleurs de ma dernière maladie seront atroces, et je viens réclamer deux services de votre amitié. Lorsque, dévorée par une fièvre brûlante, j’implorerai un verre d’eau froide pour rafraîchir ma gorge et mes entrailles desséchées, au nom de Jésus-Christ, ne me le refusez pas. La seconde grâce que j’implore de vous, c’est qu’après ma mort, vous rendiez seule à mon corps les services nécessaires. »
Par une grâcespéciale, bien que son corps fût frappé de paralysie, Rose conserva la parole et l’usage de la raison. « Seigneur, murmurait-elle, ne m’épargnez pas, comblez la mesure : ajoutez douleur sur douleur selon votre bon plaisir !» Le 22 août, elle reçut le saint Viatique et l’Extrême-Onction avec une joie qui frappa tous les assistants. Que pouvait-elle craindre ! Elle était assurée de son salut et savait même qu’elle irait droit au ciel sans passer par le Purgatoire.
Sainte Rose de Lima, viens secourir tous ceux qui sont arrivés au moment de leur trépas. Aide-nous aussi à faire ce passage dans l’amour de Jésus.
Notre Père, 10 je vous salue Marie, Gloire au Père.
Rose, peu après sa mort, apparut dans des visions distinctes à trois personnes de Lima, connues pour leur vertu. Elles l’aperçurent vêtue de blanc, une palme à la main, conduite par les Anges devant le trône de la Sainte Vierge, et recevant de Marie la couronne de gloire. Sur la terre également, le trépas de l’humble fille de saint Dominique fut moins un deuil qu’une explosion d’allégresse divine. Le confesseur de Rose, Jean de Lorenzana, en contemplant son visage, si beau dans la mort, s’écria : « O Rose, bienheureux les auteurs de vos jours ! bienheureuse l’heure à laquelle vous êtes venue en ce monde ! bienheureux ceux qui vous ont connue et qui ont occupé quelque place dans votre cœur ! Vous êtes morte comme vous avez vécu, emportant au ciel votre robe baptismale dans toute sa pureté ; suivez, suivez maintenant l’Agneau partout où il va ! »
En 1668, Clément IX béatifia la servante de Dieu, et Clément X la canonisa trois ans après. En même temps, le Souverain Pontife déclara Patronne du Pérou et de toute l’Amérique, cette première fleur de sainteté produite par le Nouveau Monde.
O Rose, notre sœur, qu’à votre considération Dieu nous bénisse, et que notre âme ait la vie, grâce à vous. Amen.
Citations de sainte Rose de Lima
Dans une lettre sainte Rose de Lima écrivit : « Tous doivent savoir qu’après l’épreuve vient la grâce ; tous doivent connaître que, sans le poids des afflictions, on ne peut parvenir au sommet de la grâce ; tous doivent comprendre que la mesure des charismes augmente avec l’accroissement des peines. Les hommes doivent se garder d’errer ou de se tromper. La croix est la seule véritable échelle du Paradis, et hors de la croix on ne trouve pas de chemin pour monter au ciel ». Lorsque j’entendis ces paroles de Jésus, un élan très fort m’emporta, comme pour me faire venir au milieu de la rue, afin que je dise, avec de grands cris, à tous les gens, de tous âges, sexe et condition : « Ecoutez, peuples ; écoutez, tout le monde. Sur l’ordre du Christ, en employant les paroles sorties de sa bouche, je vous en avertis : nous ne pouvons acquérir la grâce si nous ne souffrons pas d’afflictions ; il faut que les peines s’accumulent les unes sur les autres pour obtenir de participer intimement à la nature divine, à la gloire des fils de Dieu, à la parfaite félicité de l’âme« .
« Si l’homme savait combien est suave la possession de la Grâce divine, combien précieuse elle est, combien de joies et d’exaltation elle procure, personne ne pourrait se plaindre de la croix qu’il faut porter ».