Je suis hélas bien placé pour savoir que l’on peut réfléchir et disserter durant de longues années sans jamais agir. C’est d’ailleurs ce qui m’a été reproché, non sans pertinence, en ces termes : « Vous écrivez et vous parlez beaucoup, de manière souvent intéressante d’ailleurs, mais que faites-vous concrètement ? »
Je ne m’étendrai pas sur les raisons de mes hésitations à agir. Elles n’ont pas été motivées par la confusion ou l’indécision et encore moins par la lâcheté, comme l’ont affirmé certains, mais par la crainte d’égarer, même involontairement, les âmes faibles. Il n’empêche : au fil des années, quelques personnes, attirées par la teneur de certains de mes propos et écrits, m’avaient emboîté le pas durant des périodes plus ou moins longues. Si, finalement, elles se sont lassées, c’est pour la même raison que celle qu’exprime le reproche évoqué ci-dessus : je ne faisais rien de concret. Qu’entendaient ces gens par cette formulation ? Cela n’était pas dit explicitement, mais il était facile de le comprendre à la lumière du retour fréquent, dans leurs propos, de l’expression scripturaire « signes des temps », telle qu’elle figure, par exemple, dans l’évangile de Matthieu :
[Jésus] leur répondit: « Au crépuscule vous dites: Il va faire beau temps, car le ciel est rouge feu et à l’aurore: Mauvais temps aujourd’hui, car le ciel est d’un rouge sombre. Ainsi, l’aspect du ciel vous savez le discerner, et pour les signes des temps vous n’en êtes pas capables !» (Mt 16, 2).
En fait, je le comprends aujourd’hui rétrospectivement, ceux et celles qu’avaient sensibilisés mes écrits se demandaient si je n’étais pas inspiré par Dieu. Pour autant que je puisse en juger, ils m’eussent suivi sans hésitation si j’avais fait clairement état d’une mission divine, à l’instar de tant de prédicateurs et de « guides » autoproclamés (cf. Rm 2, 19-20). Mais comme rien d’extraordinaire ne se produisait et que, contrairement à leur attente, je restais dans l’ombre, en attendant l’heure de Dieu, ils finirent par se convaincre que je n’étais pas le guide ou le maître spirituel auxquels ils aspiraient, et cessèrent de me fréquenter et de s’intéresser à mes écrits [1].
Mon attitude les frustrait d’autant plus que mes propos et mes publications les avaient d’abord enthousiasmés, et qu’ils s’attendaient à autre chose qu’aux exhortations austères que je leur prodiguai, en les étayant de citations de l’Écriture, à se préparer, dans la prière et la pénitence, à la venue inopinée du Seigneur (cf. Mt 24, 44 = Lc 12, 40 ; Mt 25, 13).
Leur déception s’accrut encore davantage après que j’eusse créé un site Internet, d’abord intitulé « Convertissez-vous » [2], dans lequel je mettais en ligne un nombre considérable de textes, d’abord exhortatifs, puis, de plus en plus didactiques, après avoir pris conscience, à la faveur d’échanges épistolaires et (plus rarement) de rencontres, de l’ignorance religieuse, parfois abyssale, du plus grand nombre de ces internautes chrétiens.
Quant aux « signes des temps », attendus par tout ce que les nouveaux mouvements comptent de réformateurs impatients et de myriades de leurs adeptes qui, sur la foi de Mt 16, 3, avaient cru les discerner dans les événements de leur époque, je m’abstiendrai d’en faire une rétrospective inutile. Je rappelle seulement que coexistent dans les courants religieux, en général, et chez les chrétiens, en particulier, deux tendances, aussi radicales qu’antithétiques : l’une qui voit des signes partout, et l’autre qui n’en voit nulle part. Il existe cependant une voie moyenne consistant à prendre au sérieux l’avertissement du Christ, et à s’efforcer humblement de « discerner », dans le flot des événements, les « signes » qu’ils nous adressent et le dessein de Dieu qui s’y manifeste, et à agir en conséquence.
Dans la ligne des « visitations » divines dont j’ai bénéficié malgré mon immense indignité, je vois un « signe des temps » majeur dans ce qui est advenu aux juifs depuis la fin du XIXe siècle, à savoir, surtout, la Shoah et le début du rassemblement de ce peuple sur sa terre d’antan, qui s’est concrétisé dans l’histoire par la création de l’état d’Israël, avec tous les inconvénients géopolitiques qui en découlent depuis quelque 70 ans.
Après les décennies misérables d’une réhabilitation progressive, extrêmement pénible et souvent coûteuse en vies humaines [3], de plusieurs parties de la terre de leurs ancêtres – qu’aucune nation ne revendiquait alors –, des juifs, qui avaient accédé à la citoyenneté dans les nations où ils résidaient, et bénéficiaient des droits civiques et politiques – que leur avait systématiquement déniés auparavant une Chrétienté majoritairement antijuive, voire antisémite –, avaient mis leur courage, leur inventivité et leur esprit d’entreprise au service d’une espérance antique et tenace: revenir dans la patrie de leurs ancêtres afin d’en réhabiliter le sol, y vivre et, pour certains, y pratiquer librement les commandements de la Loi et leurs coutumes sans être exposés aux critiques voire aux moqueries incessantes des non-Juifs, sans parler de l’hostilité théologique catholique, ancestrale et tenace, à cette perspective. Pour illustrer cette dernière, je rappelle ici la réflexion du futur pape Jean XXIII, Mgr Angelo Roncalli, qui réputait chimérique une telle perspective [4] :
Je confesse que l’idée d’acheminer les juifs en Palestine, justement par l’intermédiaire du Saint-Siège, quasiment pour reconstruire le royaume juif […] suscite en moi quelque inquiétude. Il est compréhensible que leurs compatriotes et leurs amis politiques s’impliquent. Mais il ne me paraît pas de bon goût que l’exercice simple et élevé de la charité du Saint-Siège offre précisément l’occasion et le signe permettant de reconnaître une sorte de coopération, ne serait-ce qu’initiale et indirecte, à la réalisation du rêve messianique. […] Ce qui est absolument certain, c’est que la reconstruction du royaume de Juda et d’Israël n’est qu’une utopie. »
Il convient de préciser qu’à cette époque, le sionisme n’avait pas de visées messianiques. Les Juifs venus vivre en Terre d’Israël (qu’on appelait universellement « Palestine » [5]), n’aspiraient passionnément qu’à une chose : être une nation comme les autres, vivant en bonne intelligence avec ses voisins et contribuant au développement du pays et de la région.
On sait à quel point la réalité géopolitique a fait voler en éclats ces rêves idéalistes. En Terre sainte, le nationalisme juif [6] trouva très vite sur son chemin un nationalisme arabe déterminé et combatif [7], qui ne tarda pas à proclamer sa volonté farouche de détruire l’entité juive, alors peu nombreuse et extrêmement vulnérable, laquelle, dès lors, mit tout en œuvre pour accéder à la condition étatique. C’est l’origine du sionisme politique [8].
Ci-après les grandes lignes du déroulement des événements qui ont accompagné l’histoire contemporaine d’Israël, dont je m’efforcerai de faire percevoir au lecteur le sens et la portée, à l’aune du dessein de Dieu.
1. Lecture événementielle
Dans le premier quart du XXe siècle, eut lieu un conflit sanglant qui dévasta l’Europe et coûta des millions de vies [9]. Il se solda par la défaite de l’Allemagne et lui valut d’être condamnée à des réparations ruineuses [10] qui furent à l’origine d’une aspiration allemande à la revanche [11]. La misère qu’engendra cette situation alimenta un nationalisme pangermanique qui, en quelques décennies, fraya la voie au futur dictateur nazi Hitler. Rapidement, l’Allemagne se réarma et se militarisa à outrance pour assouvir son appétit inextinguible d’expansionnisme [12]. S’ensuivit une série de conflits et de conquêtes territoriales qui menèrent inexorablement à une conflagration mondiale (1940-1945) et s’achevèrent par la défaite totale de l’Allemagne [13]. Entre temps, comme on le sait, eut lieu le drame de la Shoah [14], dans une relative indifférence européenne et américaine, qui tenait plus à l’égoïsme national et au protectionnisme économique qu’à un antisémitisme militant, mais concourut au même résultat : l’extermination de plus de six millions de Juifs.
Il est bien connu que les lendemains de guerre sont propices aux espoirs les plus fous. Pour leur part, les sionistes (qui étaient loin d’être le grand nombre alors) étaient convaincus que l’horrible hécatombe de deux tiers des Juifs de la diaspora inclinerait les nations à accorder à leur peuple un État sur une partie au moins du territoire de leur antique patrie. Et il est possible que ce drame ait joué en leur faveur dans la décision finale de l’ONU de partager la Palestine entre les Arabes et les Juifs [15].
Les pays arabes, quant à eux, refusèrent en bloc le partage de la Palestine et déclenchèrent une guerre qui eût pu être fatale au jeune État juif, faiblement armé et encore insuffisamment organisé, qui l’emporta néanmoins, quoique à grand-peine, sur les armées arabes coalisées [16]. S’ensuivit un exode de populations qui fut à l’origine du problème des réfugiés arabes [17].
Durant les deux décennies suivantes, Israël fut en butte à des attaques de groupes armés arabes, puis à des tentatives de déstabilisation, d’intimidation et de provocations militaires de la part de pays arabes puissants (Égypte et Syrie surtout) [18], qui aboutirent finalement à la Guerre de 1967 dont l’issue fut favorable aux forces israéliennes [19]. La victoire-éclair de l’État hébreu lui aliéna le soutien de la France, qui tenait absolument à maintenir l’équilibre entre les forces arabes et israéliennes [20]. Entre temps, la Ligue arabe avait créé, en 1964, un mouvement nationaliste dont le but était de libérer la totalité de la Palestine mandataire [21]. Mais en 1969, suite à la débâcle des pays arabes lors de la Guerre des Six-Jours, ce mouvement fut pris en main par Yasser Arafat [22], qui le transforma en une organisation politique et paramilitaire dont Israël pâtit considérablement. Longtemps traité avec mépris par Ariel Sharon, puis farouchement combattu en tant que dirigeant terroriste, Arafat, grâce à ses dons de propagandiste roué et à son art consommé de l’instrumentalisation des médias et des institutions internationales, finit par acquérir une stature d’homme d’État. Il réussit même à faire de l’OLP le seul représentant du peuple palestinien [23].
Le dernier conflit d’envergure sur un champ de bataille entre les pays arabes et Israël fut déclenché le 6 octobre 1973, jour de la fête de Kippour [24], par des forces arabes coalisées qui attaquèrent par surprise l’État hébreu. Il s’en fallut de peu qu’Israël ne soit vaincu, et il ne l’emporta qu’au prix de lourdes pertes en vies humaines. L’événement mit à mal le mythe de l’invincibilité israélienne et déstabilisa profondément non seulement les juifs du pays mais la Diaspora elle-même. Considéré comme une victoire par le monde arabe, ce conflit galvanisa les factions palestiniennes qui passèrent rapidement à l’opposition ouverte, ponctuée d’opérations terroristes de plus en plus fréquentes et meurtrières.
Vers la fin des années 1980, ce mouvement, d’abord spontané et relativement limité, commença à s’étendre comme une vague de fond. Il prit d’abord la forme d’un soulèvement populaire, non armé mais violent. Les jets de pierres auxquels recouraient les manifestants firent de nombreux blessés parmi les forces de l’ordre israéliennes, qui avaient ordre de ne pas faire usage de leurs armes. Appelée « guerre des pierres », cette révolte prit bientôt le nom d’Intifada [25]. Elle fut largement couverte (et célébrée) par la presse internationale, savamment instrumentalisée par la propagande pro-palestinienne, encore à ses débuts mais déjà efficace car acceptée sans examen critique, voire avec connivence, par les correspondants de presse avides de scoops photographiques, dont certains « fabriqués » de toutes pièces. Le célèbre cliché d’un adolescent palestinien armé d’une fronde, faisant face à un char israélien, fit le tour du monde et devint le symbole de l’impuissance d’une population civile sans armes face à une puissante « armée d’occupation ». Plus symbolique que militaire, cette première insurrection causa un tort considérable à l’image d’Israël et à celle de son armée, dont le comportement avait jusqu’alors une réputation de haute moralité.
Une nouvelle révolte éclata fin septembre 2000. Elle connut plusieurs épisodes, échelonnés sur plusieurs années, et prit la forme d’une guérilla ouverte contre la police et l’armée israéliennes. Les attentats meurtriers visant les civils israéliens se multiplièrent. Selon des sources fiables, « les affrontements ont fait 5 580 morts, dont 4 458 Palestiniens, et 1 045 Israéliens ». Pour avoir une idée du tournant radical généré par cette insurrection de longue durée, il faut lire attentivement les dossiers que lui consacre Wikipédia [26]. Depuis, l’Intifada est devenue une composante idéologique et tactique essentielle de l’affrontement entre l’entité palestinienne et l’État d’Israël. Elle fait partie intégrante de l’arsenal de la lutte psychologique que mènent ses dirigeants, qui en brandissent périodiquement la menace, exerçant ainsi un chantage permanent pour orienter les pourparlers de paix dans le sens voulu par eux, au mépris des règles les plus élémentaires de la négociation. Ce bras de fer illustre une situation ubuesque, qui permet à la partie défaite, considérée comme « victime », d’exiger du vainqueur, considéré comme agresseur voire criminel de guerre, qu’il cède sur presque tous les points aux exigences du vaincu.
Ayant vécu en Israël durant une dizaine d’années, je comprends la frustration de la population palestinienne, mais je ressens également la détresse du peuple israélien, constamment condamné par des États qui n’ont jamais été confrontés à la situation intenable qui est la sienne, honteusement lâché (et lynché) par des instances internationales partisanes, et de plus en plus dénigré par une opinion publique mondiale soumise à une propagande qui ne prend même plus la peine de cacher sa haine viscérale de l’État juif, maquillée en ‘antisionisme’ prétendument vertueux.
Ce constat affligeant ne m’empêche pourtant pas d’être convaincu de la possibilité d’une cohabitation pacifique sur une même terre, de deux peuples aux aspirations et aux ambitions divergentes et concurrentes. Elle serait en effet possible si les dirigeants palestiniens n’avaient opté pour la politique du pire, à savoir le refus de toute concession dans les négociations et le choix de la violence aveugle et de l’assassinat pour obtenir, par la terreur et le chantage, ce que ni le droit international ni le simple sens commun ne peuvent lui accorder.
2. Lecture prophétique et eschatologique
Dans la ligne même du mystère de l’Incarnation, il fallait d’abord, pour que le Royaume de Dieu s’établisse sur la terre conformément aux Écritures, à la tradition juive, et à l’enseignement de certains Pères de l’Église [27], que le peuple juif se rassemble dans sa patrie d’antan, recouvre son identité et sa familiarité avec la langue de ses Pères, et renoue avec son histoire religieuse sur cette terre. Malheureusement, force est de constater que cette perspective a toujours été farouchement niée et exclue de l’enseignement ecclésial, au motif que le Christ avait aboli la Loi et que son Église était devenue seule héritière des promesses bibliques et messianiques dont les Juifs ont été dépossédés en raison de leur « refus » de croire au Messie Jésus [28]. Pourtant, plusieurs textes néotestamentaires prophétisent clairement la restitution à Israël de ses prérogatives messianiques. Témoin cette promesse que fait Jésus à ses apôtres : « vous siégerez vous aussi sur douze trônes, pour juger les douze tribus d’Israël » (Mt 19, 28 = Lc 22, 30). C’est également ce rétablissement qu’anticipe la question posée par les apôtres à Jésus, après sa résurrection : « Est-ce maintenant que tu vas restituer la royauté à Israël ? » (Ac 1, 6). Et cette perspective n’a pas été écartée par leur Maître [29]. Ce qu’a fait, par contre, le pape saint Jean-Paul II, en ces termes :
Ainsi formulée, la question révèle combien ils sont encore conditionnés par les perspectives d’une espérance qui conçoit le royaume de Dieu comme un événement étroitement lié au destin national d’Israël […] Jésus corrige leur impatience, soutenue par le désir d’un royaume aux contours encore trop politiques et terrestres, en les invitant à s’en remettre aux mystérieux desseins de Dieu. “Il ne vous appartient pas de connaître les temps et les moments que le Père a fixés dans sa liberté souveraine.” (Ac 1, 7) […] Il leur confie la tâche de diffusion de l’Évangile, les poussant à sortir de l’étroite perspective limitée à Israël. Il élargit leur horizon, en les envoyant, pour qu’ils y soient ses témoins, “à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre” (Ac 1, 8). » [30]
Pour ma part, je ne doute pas que le rétablissement et la restauration du peuple juif soient chose faite. Cette certitude n’est pas seulement fondée sur la parole entendue en vision, au printemps 1967 [31], mais sur les événements des trois générations écoulées, dont un nombre non négligeable de nos contemporains encore en vie ont été témoins. J’en fais moi-même partie, étant né en 1936, l’année où Hitler, élu chancelier 3 ans plus tôt, fit réoccuper la zone démilitarisée de la Rhénanie [32], inaugurant ainsi les violations subséquentes du Traité de Versailles, qui aboutirent à la Seconde Guerre mondiale. J’ajoute, sans entrer dans les détails, que, durant ma prime enfance à Paris, j’ai été témoin de rafles des Juifs [33], dont je n’ai qu’un très vague souvenir [34].
C’est en 1958 que la lecture d’un livre – très peu connu à l’époque – qui relatait la persécution et l’extermination des Juifs d’Europe [35], a bouleversé ma conscience d’homme et mon âme de croyant catholique, préludant au ravissement surnaturel qui, l’instant d’après, me fit entrer simultanément dans le mystère de Dieu et dans celui d’Israël [36].
Moins de vingt ans plus tard (1977) j’entrai dans ce peuple « par effraction », en devenant Juif par conversion [37].
Aujourd’hui, après cette relation succincte du cheminement spirituel qui a fait de moi un Juif croyant à Jésus, « vrai Dieu et vrai homme », et un Chrétien croyant à la venue du prophète Élie [38] au milieu de son peuple pour tenir tête à l’Antéchrist, avant l’instauration du Royaume de Dieu sur la terre, aujourd’hui donc, je prends le risque d’exposer, avec l’aide de Dieu, ma perception des événements avant-coureurs de la « réalisation plénière de tout ce que Dieu a proclamé par la bouche de ses saints prophètes de toujours » (Ac 3, 21).
L’Écriture a prévenu d’avance que rares seront les fidèles, juifs et chrétiens, qui percevront l’imminence de l’accomplissement du dessein de Dieu dans les derniers temps, et en avertiront les fidèles ; témoin cet oracle de Jérémie:
Quel est l’homme sage qui comprendra ces événements, et à qui la bouche de l’éternel a parlé pour qu’il l’annonce ? (Jr 9, 11).
Mais les nations refuseront de croire au dessein de Dieu sur Son peuple. Depuis Amaleq – qui s’opposa jadis mortellement à Israël au moment où il était le plus vulnérable, après sa sortie d’Égypte [39] – jusqu’à Hitler, c’est le même processus, dont la Shoah a constitué le point culminant. Alors, semble-t-il Dieu s’est tu. Pourtant, à en croire Isaïe, il semble ne s’être contenu qu’à grand-peine :
Longtemps j’ai gardé le silence, je me taisais, je me contenais. Comme la femme qui enfante, je gémissais, je soupirais, je haletais. (Is 42, 14).
Mais il se reprend :
Je vais ravager montagnes et collines, en flétrir toute la verdure; je vais changer les torrents en terre ferme et dessécher les marécages. (Is 42, 15).
Et c’est pour s’apitoyer sur son peuple :
Je conduirai les aveugles par un chemin qu’ils ne connaissent pas, par des sentiers qu’ils ne connaissent pas je les ferai cheminer, devant eux je changerai l’obscurité en lumière et les fondrières en surface unie. […] Sourds, entendez ! Aveugles, regardez et voyez! Qui est aveugle si ce n’est mon serviteur ? Qui est sourd comme le messager que j’envoie ? Qui est aveugle comme celui dont j’avais fait mon ami et sourd comme le serviteur de L’Éternel ? Tu as vu bien des choses, sans y faire attention. Ouvrant les oreilles, tu n’entendais pas. L’Éternel a voulu, à cause de sa justice, rendre la Loi grande et magnifique, et voici un peuple pillé et dépouillé, on les a tous enfermés dans des basses-fosses, emprisonnés dans des cachots. On les a mis au pillage, et personne pour les secourir, on les a dépouillés, et personne pour demander réparation. Qui, parmi vous, prête l’oreille à cela ? Qui fait attention et comprend pour l’avenir? (Is 42, 16-23).
Et voici la première typologie prophétique de la Shoah :
Une voix dans Rama s’est fait entendre, pleur et longue plainte: c’est Rachel qui pleure ses enfants et ne veut pas qu’on la console, car ils ne sont plus. (Mt 2, 18).
Elle aura sa restauration, son apocatastase, lors de l’accomplissement eschatologique de cette prophétie de Jérémie :
Ainsi parle L’Éternel : Cesse ta plainte, sèche tes yeux ! Car il est une compensation pour ta peine – oracle de L’Éternel – ils vont revenir du pays ennemi. Il y a donc espoir pour ton avenir – oracle de L’Éternel – ils vont revenir, tes fils, dans leurs frontières. (Jr 31, 16-17).
Mais ce retour se heurtera au refus catégorique des nations, comme Dieu l’a annoncé par la bouche de ses saints prophètes, tels Michée, Joël, et Zacharie :
Maintenant, des nations nombreuses se sont assemblées contre toi. Elles disent: « Qu’on la profane et que nos yeux se repaissent de Sion ! » C’est qu’elles ne connaissent pas les plans de L’Éternel et qu’elles n’ont pas compris son dessein : il les a rassemblées comme les gerbes sur l’aire. Debout ! Foule [le grain], fille de Sion ! Car je rendrai tes cornes de fer, de bronze tes sabots, et tu broieras des peuples nombreux. Tu voueras à L’Éternel leurs rapines, et leurs richesses au Seigneur de toute la terre. (Mi 4, 11-13).
Car, en ces jours-là, en ce temps-là, quand je rétablirai Juda et Jérusalem, je rassemblerai toutes les nations, je les ferai descendre à la Vallée de Josaphat ; là, j’entrerai en jugement avec elles au sujet d’Israël, mon peuple et mon héritage, car ils l’ont dispersé parmi les nations et ils ont divisé mon pays. (Jl 4, 1-2).
Il arrivera, en ce jour-là, que je ferai de Jérusalem une pierre à soulever pour tous les peuples, et tous ceux qui la soulèveront se blesseront grièvement. Et contre elle se rassembleront toutes les nations de la terre. […] Il arrivera, en ce jour-là, que j’entreprendrai de détruire toutes les nations qui viendront contre Jérusalem. (Za 12, 3.9).
J’assemblerai toutes les nations vers Jérusalem pour le combat ; la ville sera prise, les maisons pillées, les femmes violées ; la moitié de la ville partira en exil, mais le reste du peuple ne sera pas retranché de la ville. (Za 14, 2).
Il faut se garder de considérer ces oracles comme étant, ainsi que l’affirment certains spécialistes, des expressions littéraires hyperboliques des combats que ses ennemis menaient contre Israël jadis. Il faut les lire, au contraire, avec une foi totale en la capacité qu’a l’Écriture d’être, comme l’écrit Irénée de Lyon à propos de la double portée, historique et eschatologique, du récit de la création,
à la fois un récit du passé, tel qu’il s’est déroulé, et une prophétie de l’avenir [40].
Le point commun des oracles évoqués plus haut est la focalisation hostile des nations sur Jérusalem, et donc sur la terre d’Israël. Il est difficile de ne pas voir dans les circonstances actuelles, et plus précisément dans le contentieux inexpiable entre Israéliens et Arabes à propos de la terre d’Israël et de Jérusalem (conflit à propos duquel ces derniers ont la faveur des nations, tandis que les Israéliens sont diabolisés en permanence), un signe et un avertissement de ce que nous approchons des temps et des événements à l’occasion desquels l’humanité se démarquera et prendra position pour ou contre le « signe de contradiction » que constituera alors le peuple juif, en qui se rejouera le destin, à la fois sublime et tragique, de Jésus [41].
Dieu a prévu, de toute éternité, que, lorsque son peuple entreprendra de se reconstituer sur sa terre d’antan, après de terribles épreuves et une longue et douloureuse dispersion, il se heurtera au refus catégorique des nations, comme il est écrit :
Pourquoi ces nations en tumulte, ces peuples qui débitent de vaines paroles ? Les rois de la terre s’insurgent, des princes conspirent contre l’Éternel et contre son Oint [...]. Celui qui siège dans les cieux s’en moque, L’Éternel les tourne en dérision. Puis, dans sa colère, il leur parle, dans sa fureur, il les épouvante : c’est moi qui ai sacré mon roi, sur Sion, ma montagne sainte. J’énoncerai le décret de l’Éternel : il m’a dit : Tu es mon fils, moi, aujourd’hui, je t’ai engendré. Demande et je te donne les nations pour héritage, pour domaine, les extrémités de la terre ; tu les briseras avec un sceptre de fer, comme vases de potier, tu les fracasseras… (Ps 2, 1-2, 4-9).
Nombreux sont les passages de l’Écriture qui résonnent des cris de détresse d’Israël, tel celui-ci, entre des dizaines d’autres :
Ô Dieu, ne reste pas muet, plus de repos, plus de silence, ô Dieu ! Voici que tes adversaires grondent, tes ennemis lèvent la tête. Contre ton peuple ils trament un complot, ils conspirent contre tes protégés, et ils disent: « Venez, retranchons-les des nations, qu’on n’ait plus souvenir du nom d’Israël ! ». (Ps 83, 2-5).
Faut-il multiplier les citations ? Il y en a pléthore de cette nature, que les Chrétiens ne voient pas, ou qu’ils sont incapables de comprendre, dont celui-ci surtout:
Que personne ne vous abuse d'aucune manière. Auparavant doit venir l'apostasie et se révéler l'Homme impie, l'Être de perdition, l'Adversaire, celui qui s'élève au-dessus de tout ce qui porte le nom de Dieu ou reçoit un culte, allant jusqu'à s'asseoir en personne dans le sanctuaire de Dieu, se produisant lui-même comme Dieu. […] Et vous savez ce qui le retient maintenant, de façon qu'il ne se révèle qu'à son moment. Dès maintenant, oui, le mystère de l'impiété est à l'œuvre. Mais seulement jusqu’à ce que celui qui maintenant le retient soit enlevé. Alors l'Impie se révélera, que le Seigneur fera disparaître par le souffle de sa bouche, anéantira par la manifestation de sa Venue. (2 Th 2, 3-7)
Et pourtant, nous le savons, « tout s’accomplira » (cf. To 14, 4 ; Lc 18, 31 ; etc.).
Pour clore cette exhortation, je souhaite que celles et ceux qui liront cet écrit avec un cœur bien disposé, intériorisent les versets bibliques suivants, comme constituant la parole même que Dieu leur adresse personnellement, comme il le fit pour Jérémie quand il l’envoya admonester son peuple :
Tu leur diras toutes ces paroles: ils ne t'écouteront pas. Tu les appelleras: ils ne te répondront pas [42].
Même prédiction décourageante à l’adresse d’Ezéchiel, à qui le Seigneur enjoint de dire ce qu’Il lui a prescrit,
qu’ils écoutent ou qu’ils n’écoutent pas… [43]
À quoi fait écho cette exhortation de Paul, dont je souhaite qu’elle soit toujours présente à l’esprit du lecteur :
Je t'adjure devant Dieu et le Christ Jésus, qui doit juger les vivants et les morts, au nom de son Apparition et de son Règne : proclame la parole, insiste à temps et à contretemps, réfute, menace, exhorte, avec une patience inlassable et le souci d'instruire. Car un temps viendra où les hommes ne supporteront plus la saine doctrine, mais, au gré de leurs passions, ils se donneront quantités de maîtres qu’ils aiment entendre et ils se détourneront de l’écoute de la vérité pour s’adonner à des fables [44].
Enfin, je me recommande à la prière de celles et ceux qu’aura touchés cet appel,
de peur qu'après avoir prêché aux autres, je ne sois moi-même disqualifié [45].
- Je suis loin d’être le seul dans ce cas, à en croire les confidences que m’ont faites des serviteurs de Dieu qui cheminent humblement, depuis de longues années, sans manifestations ostentatoires de piété ni discours et exclamations enfiévrées, fréquentes dans certains milieux piétistes, qui « se donnent des docteurs conformes à leur désir et au discours agréable à entendre. » (2 Tm 4, 3), et dont les adeptes, « toujours à s'instruire, ne sont jamais capables de parvenir à la connaissance de la vérité ». (2 Tm 3, 7). ↵
- Aujourd’hui, Rivtsion.org. ↵
- Cette remise en valeur de la terre s’opéra par étapes au fil des premières Alyot, qui s’échelonnèrent entre 1881 et 1948, avant la création de l’État d’Israël, et se poursuivirent ensuite en plusieurs vagues. ↵
- Texte traduit de l’original italien qui figure dans Actes et documents du Saint-Siège relatifs à la Seconde Guerre mondiale, Volume 9, n° 324, Libreria Editrice Vaticana, 1975, p. 46. S’y expriment les réticences du futur pape, alors délégué apostolique en Turquie dans les années 1940, à l’égard du projet de sauver quelques milliers de juifs, dont bon nombre d’enfants, en les emmenant en Palestine. Loin de moi l’idée de jeter un discrédit rétrospectif sur ce saint homme qui a sauvé tant de juifs d’une mort certaine. ↵
- Voir l’article « Palestine », de Wikipédia. Voir aussi : Abbé Alain René Arbez, « Les Palestiniens - D'où viennent-ils ? Que veulent-ils ? » ; Menahem Macina, « Judée ou Palestine ? La preuve par les écrits chrétiens » ; Nicolas Baguelin, « La Palestine, pays de Jésus ? » ; etc. ↵
- À ce propos voir l’intéressante conférence, intitulée « Le nationalisme juif », donnée par Bernard Lazare à l’Association des Étudiants israélites, le 6 mars 1897. ↵
- Sur ce mouvement, en général, voir l’article de Wikipédia : « Nationalisme arabe ». ↵
- Voir l’article « Sionisme », de Wikipédia. ↵
- Il s’agit de la « Première Guerre mondiale (1914-1918) ». ↵
- Voir l’article « Réparations de la Première Guerre mondiale », de Wikipédia. ↵
- Voir l’article « Revanchisme », de Wikipédia. ↵
- Voir les articles de Wikipédia : « L’expansion allemande avant la Guerre » ; « L’expansion allemande pendant la Guerre » ; « Le Lebensraum nazi » ; etc. ↵
- Voir l’article « Seconde Guerre mondiale », de Wikipédia. ↵
- Ce drame est extrêmement documenté et les références sont trop nombreuses pour être citées, je me limite donc à renvoyer à l’article général « Shoah », de Wikipédia. ↵
- Voir l’article de Wikipédia, « Plan de partage de la Palestine », et la page Web du site de l’ONU, intitulée « Le plan de partage et la fin du Mandat britannique ». ↵
- Sur ce conflit, voir les articles suivants de Wikipédia : « Protagonistes de la guerre israélo-arabe de 1948 » ; « Guerre civile de 1947-1948 en Palestine Mandataire » ; « Guerre israélo-arabe de 1948-1949 ». ↵
- Voir les articles de Wikipédia : « Exode palestinien de 1948 » ; et « Réfugiés palestiniens ». ↵
- Voir la partie intitulée « Situation géostratégique précédant le conflit (1956-1967) », de l’article « Guerre des Six-Jours », de Wikipédia. ↵
- Voir l’article « Guerre des Six-Jours », de Wikipédia. ↵
- Consulter à ce propos l’article de Wikipédia : « Relations entre la France et Israël ». Concernant l’attitude vengeresse du général de Gaulle, qui n’avait pas supporté que le « peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur » ait osé contrevenir à ses directives, voir, entre autres : Raymond Aron, De Gaulle, Israël et les Juifs, Plon, Paris, 1968, et Andrada Crețanu, « La Guerre des Six Jours à travers le discours de Charles de Gaulle ». ↵
- D’où son nom : « Organisation de Libération de la Palestine », plus connue sous son acronyme : OLP. ↵
- Voir l’article « Yasser Arafat », de Wikipédia. ↵
- À ce propos, Wikipédia fait remarquer que « l’identité nationale palestinienne s'est affirmée progressivement depuis le début du XXe siècle, et s'est essentiellement précisée au cours du "conflit israélo-arabe" », à mesure que celui-ci se poursuivait sous la forme d'un « conflit israélo-palestinien ». La même encyclopédie électronique participative consacre à la question complexe de l’identité palestinienne une page intitulée : « Palestiniens », qu’il est utile de consulter pour comprendre comment s’est formée cette identité. ↵
- D’où son appellation de « Guerre du Kippour ». ↵
- Terme arabe qui signifie « révolte », mais me paraît mieux rendu par « insurrection ». Cette « Première Intifada », débuta en décembre 1987. ↵
- Voir, en particulier et entre autres, les articles « Seconde Intifada » et « Conflit israélo-palestinien », de Wikipédia. ↵
- Ce n’est pas le lieu de traiter de la position de l’Église, massivement hostile à la perspective de l’établissement du Royaume de Dieu sur la terre – qui fut pourtant celle de plusieurs Pères vénérables des quatre premiers siècles de l’ère chrétienne, outre qu’elle remonte aux « Presbytres », ou disciples des Apôtres, et qu’Irénée de Lyon (IIe s.) en est le plus illustre théologien. J’ai largement traité de ce problème dans mes ouvrages, en général, et dans les articles suivants, en particulier : « Royaume de Dieu et monde à venir » ; « Le Royaume de Dieu : au ciel ou sur la terre ? » ; « Irénée de Lyon et le Royaume » ; « Le 'millénarisme' d'Irénée a-t-il été condamné par le Catéchisme de l’Église catholique ? » ; « Le témoignage des Sages d'Israël sur les temps messianiques » ; « Vrais et faux docteurs contre l'eschatologie » ; « "Ce monde»/"l’au-delà", ou "patrie céleste" : La 'spiritualisation' du Royaume de Dieu » ; « Catéchisme de l’Église catholique et avènement du Royaume en gloire ». ↵
- C’est ce qu’on a appelé la théologie de la substitution. Voir, entre autres « La substitution dans la patristique, la liturgie et des documents-clés de l’Église » ; « L'attribution de l’‘israelitica dignitas’ aux chrétiens est-elle un concept substitutionniste ?» ; etc. Il convient de souligner que le récent document du Vatican, intitulé « Réflexion théologique sur les rapports entre catholiques et juifs » - qui renonce d’ailleurs explicitement à cette théologie erronée – constitue une avancée témoignant d’une maturation théologique ecclésiale considérable du mystère du peuple juif. J’y ai consacré un Commentaire positif, non sans exprimer mon regret que le document n’évoque l’État d’Israël qu’en citant une phrase d’un texte ecclésial antérieur qui met sur le même plan l’existence de cet État, et sa politique, ce qui évacue le mystère : « Pour ce qui regarde l’existence de l’État d’Israël et ses options politiques, celles-ci doivent être envisagées dans une optique qui n’est pas en elle-même religieuse, mais se réfère aux principes communs de droit international » (voir Deuxième partie de mon Commentaire du document : 2. « Questions que le document romain laisse ouvertes »). ↵
- Il faut toutefois préciser que la réponse de Jésus « Il ne vous appartient pas de connaître les temps ou les moments que le Père a fixés de sa seule autorité » (Ac 1, 8) est presque unanimement comprise en Chrétienté comme un démenti de cette espérance juive. Un simple examen du texte révèle que rien dans ces mots ne justifie une telle perception. En outre, un survol, même succinct, du Nouveau Testament, montre clairement que quand Jésus n’est pas d’accord avec ce que pensent et/ou disent ses disciples, il ne se gêne pas pour le leur dire, parfois sans ménagement comme dans le cas où il appelle « Satan » l’apôtre Pierre à qui il a confié, peu de temps auparavant, la responsabilité de son Église (cf. Mt 16, 23). ↵
- Audience générale du 11 mars 1998 texte italien publié par L’Osservatore Romano, du 12 mars 1998, traduit en français dans la Documentation catholique, n° 2179/7, du 5 avril 1998, p. 304. Comme je l’ai écrit plus haut à propos de Jean XXIII, il n’est pas question de jeter le discrédit sur Jean-Paul II, qui fut le premier pape depuis Saint Pierre à se rendre dans une synagogue, et qui est à l’origine de ce que j’ai appelé la « Formule de Mayence », qui désigne les Juifs comme « le peuple de Dieu de l'Ancienne Alliance, jamais révoquée par Dieu » : voir M. R. Macina, « Caducité ou irrévocabilité de la première Alliance dans le Nouveau Testament ? A propos de la "formule de Mayence" ». ↵
- Voir « Confession… », op. cit., « Deuxième visitation », p. 35-41 de l’édition imprimée. ↵
- Voir l’article « Remilitarisation de la Rhénanie », de Wikipédia, et celui de l’INA, intitulé « Les troupes allemandes réoccupent la Rhénanie, violant ainsi les traités internationaux ». ↵
- J’ai relaté avec émotion mon expérience mémorielle à ce propos dans mon livre intitulé L’itinéraire interdit. Mémoires d'un "électron libre" de la théologie du dessein de Dieu, chapitres « Voyage au bout d’une "question idiote" », et « Un goÿ est mort à Yad Vashem ». ↵
- Voir toutefois, Ibid., « Exorde : Les questions idiotes ». ↵
- Il s’agit de Léon Poliakov, Le Bréviaire de la haine. Le IIIe Reich et les Juifs, préface de F. Mauriac, Calmann-Lévy, 1951 et 1979, éditions Complexe, coll. Historiques. ↵
- J’ai décrit le choc émotionnel et spirituel violent que m’a causé cette lecture dans mon livre « Confession… », « Première visitation », et p. 21-34 de l’édition imprimée. ↵
- Pour une première approche, sommaire mais correcte, de cet acte capital, voir l’article « Conversion au judaïsme », de Wikipédia. [footnote]J’ai relaté en toute honnêteté les péripéties de cet acte que tant de juifs et de chrétiens m’ont reproché comme une tromperie, voire une escroquerie : L’itinéraire interdit…, op. cit.), chapitre intitulé « Une entrée par effraction ». ↵
- Cf. Ml 3, 24 ; Si 48, 10 ; Mt 17, 11. Sur le rôle d’Élie dans les derniers temps, voir mes exposés : « Rôle eschatologique d’Élie - Attentes juives et chrétiennes » ; et « Élie et la conversion finale du peuple juif, à la lumière des sources rabbiniques et patristiques ». ↵
- En Ex 17, 16, il est dit que Dieu est «en guerre contre Amaleq de génération en génération» ; et en Nb 24, 20, Balaam l’appelle « prémices des nations », et il prophétise que « sa postérité périra pour toujours ». La tradition juive considère Amaleq comme le type de tous les tyrans qui cherchent à détruire Israël. Pour ma part, sur la base de la prophétie de Balaam, je pense que c’est de son ultime avatar que prophétise Isaïe en parlant de « la horde de toutes les nations en guerre contre la montagne de Sion » (Is 29, 8). ↵
- Voir Irénée de Lyon, Traité des Hérésies, op. cit., V, 28, 3, p. 654. ↵
- Cf. Lc 2, 34 : « Syméon les bénit et dit à Marie, sa mère: "Vois ! Cet enfant doit amener la chute et le relèvement d'un grand nombre en Israël ; il doit être un signe en butte à la contradiction…" » ↵
- Cf. Jr 7, 27. ↵
- Cf. Ez 2, 5.7 ; Ez 3, 11. ↵
- 2 Tm 4, 1-4. ↵
- Cf. 1 Co, 9, 27. ↵