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Lia Kharazian

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Susan B. Anthony compte parmi les activistes sociaux américains qui ont mené une lutte significative pour les droits humains au XIXe siècle. Elle a entre autres choses joué un rôle crucial au sein du mouvement des suffragettes.

Une influence paternelle forte

Susan Brownell Anthony est née le 15 février en 1820 à West Grove au Massachusetts. Son père, Daniel Anthony, était un quaker qui fut critiqué lorsqu’on découvrit que sa femme, Lucy Read, n’appartenait pas au mouvement. Malgré les protestations, Daniel Anthony continua d’assister aux réunions de la communauté des quakers, dont les points de vue se situaient souvent à l’avant-garde sociale des États-Unis. Le père de Susan Anthony se prononça notamment en faveur de l’abolition de l’esclavage et de l’interdiction de la vente d’alcool. Ces deux mesures furent adoptées par le gouvernement américain quelques décennies plus tard.

Dès l’âge de trois ans, Susan Anthony apprit à lire et à écrire. À l’école, son père l’encourageait à consacrer du temps à la lecture et à l’étude de la politique. Le chef de famille estimait que les femmes devaient obtenir une éducation similaire à celles des hommes et qu’elles devaient participer activement à la vie en société, s’éloignant ainsi du rôle de femmes au foyer. Daniel Anthony possédait des vues libérales qu’il transmit à ses enfants, en plus de leur apprendre à réfléchir à leurs actions et à prendre de bonnes décisions pas uniquement fondées sur le dogme religieux. Ainsi, les deux frères de Susan prirent part au mouvement abolitionniste et sa sœur Marie devint une alliée fidèle au cœur du mouvement des suffragettes.

Constat d’inégalité

Lorsqu’elle était âgée de 25 ans, Susan Anthony déménagea à Rochester dans l’État de New York avec sa famille. Elle y décrocha un emploi comme professeure qui lui fit prendre véritablement conscience de l’ampleur des inégalités entre les hommes et les femmes aux États-Unis. Ces dernières ne possédaient alors pas la moitié des droits dont jouissaient les hommes et leur salaire n’équivalait pas au quart de celui de leurs homologues masculins.

Une rencontre qui transforma sa vie

En 1851, Susan Anthony fit la connaissance d’Elizabeth Stanton, une rencontre qui changea complètement sa vie. Ensemble, elles fondèrent la National Woman Suffrage Association qui devint une force de premier plan dans le mouvement des suffragettes. Au cours des décennies qui suivirent, les deux militantes donnèrent de multiples conférences dans les universités d’Amérique, exhortant les étudiants à réaliser l’importance d’accepter les amendements qui devaient être faits à la Constitution des États-Unis. Grâce à son éducation et à son érudition, Susan Anthony défendait admirablement bien ses positions sur les droits des femmes. Femme réfléchie, elle savait comment prendre appui sur la Constitution pour soutenir ses prises de position. En 1872, elle tenta même de voter aux élections et reçut une amende de 100 dollars pour avoir violé la loi, amende qu’elle ne paya jamais.

Durant près d’un demi-siècle, Susan Anthony parcourut les États-Unis et l’Europe, donnant de 75 à 100 conférences par an sur les droits des femmes. Ses conférences, qui attiraient des milliers de personnes, lui valurent une place parmi les plus grandes oratrices de l’histoire des États-Unis en plus d’avoir grandement contribué à la démocratie américaine moderne.

Femme libre

Susan B. Anthony ne s’est jamais mariée, car elle était convaincue que le mariage était une institution sociale dont l’objectif principal était la privation de droits. Elle estimait que seules les femmes qui ne voulaient pas profiter de leur liberté se mariaient.

Imaginez-vous, si je m’étais mariée à l’âge de 20 ans, j’aurais été pendant plus d’un demi-siècle le jouet et la fonctionnaire de quelqu’un. Pensez-y !

La morale et le bon sens avant tout

Susan Anthony décéda à sa résidence de Rochester, New York, le 13 mars 1906. De son vivant, Susan Anthony n’aura pas vu l’aboutissement de ses innombrables efforts dans la lutte pour les droits des femmes. Ce n’est que quatorze ans après sa mort que le droit de vote leur fut accordé par l’adoption du XIXe amendement de la Constitution américaine.

Bien que ses actions et ses valeurs aient sans conteste grandement contribué à l’échafaudage d’une société plus juste, Susan Anthony ne s’est jamais considérée comme une figure historique importante. Elle préférait dire qu’elle ne faisait que s’inspirer de la morale et du bon sens.

Le faible laisse passer le fort, et seulement le plus fort fait place à tout le monde

Une figure marquante de l’histoire américaine

Susan Anthony figure sur la statue The Woman Movement réalisée en 1921 par Adelaide Johnson et qui est aujourd’hui exposée au Capitole des États-Unis d’Amérique. Son portrait fut également représenté sur une pièce de monnaie de 1 dollar, faisant d’elle la première figure féminine non allégorique à être représentée sur une pièce américaine. Des timbres poste commémoratifs de 3 cents à son effigie furent aussi distribués en 1936 et en 1955.

Le compositeur Virgil Thompson ainsi que la poétesse Gertrude Stein lui dédièrent pour leur part en 1947 un opéra intitulé The Mother of Us All. Cet opéra s’inspirait de la vie et du combat pour les droits civiques de Susan Anthony. En outre, depuis 1966, sa maison à Rochester fut intégrée à la prestigieuse liste du National Historic Landmark.

(Texte préparé avec la collaboration de Véronique Lalande)

Références

Bio (2014), « Susan B. Anthony Biography ».
http://www.biography.com/people/susan-b-anthony-194905#synopsis.

Gordon, Ann (2005), « The trial of Susan B.Anthony ».
http://www.fjc.gov/history/home.nsf/page/tu_anthony_background.html.

Peoples.ru (2014), « Susan Anthony ».
http://www.peoples.ru/state/statesmen/susan_anthony/.

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